Mystificateur ! : l'histoire vraie de l'archéologue liégeois qui prétend avoir découvert l'Atlantide.

Interview de Marc Meganck au micro de Marie Eve Stevenne sur RCF.

Archéologue mystificateur, le liégeois Léon Lequeux a notamment prétendu avoir découvert l'Atlantide. C'est à la découverte de ce personnage méconnu et singulier que nous convie Marc Meganck, dans son nouveau livre : "Mystificateur !", paru aux éditions Deville. 

Marc Meganck est historien, toujours curieux du passé. Le hasard de ses investigations lui fait découvrir un personnage méconnu et singulier : l’archéologue mystificateur liégeois Léon Lequeux. A partir de quelques documents comme des lettres, un journal de fouilles et des listes d’objets, Marc Meganck reconstitue l’histoire étonnante et pathétique de Léon Lequeux, tout en l’inscrivant dans un contexte de fiction pour lui donner une réalité à la fois plus accessible et plus romanesque.

La gloire à tout prix 

Fils d’un chirurgien qui lui a donné pendant ses loisirs le goût de la recherche archéologique, Léon se passionne très jeune pour les traces tangibles laissées par les sociétés anciennes. Il rêve à une brillante carrière d’archéologue. Ses premières trouvailles en Belgique lui font gagner une certaine estime dans les milieux d’archéologues et notamment la confiance du professeur Rutot. Celui-ci lui montre sa collection de bustes en craie créés par un sculpteur qui s’inspire d’authentiques modèles préhistoriques. Ces sculptures interpellent Léon Lequeux : « Créer des bustes d’hommes préhistoriques ou fabriquer des objets en craie ? Le but à atteindre n’est-il pas le même ? »

Désormais, Lequeux façonnera lui-même sans aucun scrupule des objets qu’il feint d’avoir trouvés dans ses fouilles. Il acquiert une renommée et on lui confie la mission de chercher les traces de la mythique Atlantide. Après quelques véritables découvertes dans la région de Casablanca, il s’en va dans le Sousse, entre Agadir et Mogador où serait immergée l’Atlantide.

D'archéologue à pilleur d'églises... 

Ebloui par le paysage, il n’entreprend aucune fouille et se met avec fièvre à fabriquer des masques en argile. Ces leurres lui donneront le succès escompté mais il sera de courte durée. Sa supercherie est rapidement dénoncée et sa carrière d’archéologue prend fin. L’errance commence alors pour lui. Il se réfugie en France où il devient pilleur d’églises. Cette addiction lui fait accumuler un nombre incroyable d’objets sacrés. Léon Lequeux finira sa vie entre séjours en prison et profanations d’églises et de cimetières. Au fil de l’écriture de son roman, Marc Meganck s’est étrangement attaché à ce faussaire énigmatique au parcours rocambolesque.